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La Mère Mékong

Les nouvelles aventures de Patricia, hic et nunc

La Mère Mékong au bord du Saint-Laurent- chapitre 2

Publié le 19 Septembre 2023 par Patricia

 Mercredi 13 septembre

Je quitte Val-David ce matin. La locataire du logement sous la maison, Marie-Josée, est d'accord pour me déposer à l'arrêt de bus sur la nationale. C'est surtout qu'ils ont prévu de la pluie. Et que, pour ce voyage, cette année, j'ai opté pour une valise à roulettes. Pas de gros sac à dos qui me tire sur les épaules ! Ni de sac supplémentaire pour rapporter les souvenirs. Non ! Mais la valise est grosse pour mettre tout mon bazar ! Je vous ferai une énumération sur demande spéciale ! J'ai aussi cette année, un truc (Tim ! un truc !) qui fait crac, boum, hue...mais qui ne fonctionne pas pour le moment. C'est mon relais Medtronic, pour connecter mon défibrillateur. Suis-je une femme débranchée, déconnectée ?

Bref, j’étais bien à l'heure pour prendre le bus régional vers Montréal. Je vous passe les détails de l'achat en ligne de mon billet, alors que le réseau orange me faisait voir rouge. Les adresses mail, c'est comme les cartes de crédit, il vaut mieux en avoir deux ( titre ! 🥴 )

Arrivée à Montréal, je laisse ma valise à la consigne. Louise me rejoint pour quelques heures de transit et de balade dans le quartier des arts et spectacles. Cool. Nous croisons un écureuil. Il fouille dans les ordures. Moins cool, comme chez nous, des mendiants dorment sur les trottoirs, aux feux rouges font la manche. Il y a beaucoup de gens de l’est, m’avait dit Nathalie. Louise donne des cours de FLE à des ukrainiens. 

Place des arts

17h30. Un autre bus me conduit à Trois-Rivières. J'arrive de nuit. Une chauffeure de taxi me conduit chez Yvon et Nicole, avec qui j’ai conclu un échange de maison contre des Guestpoints (points d’invités). J’habite près de la rue de la Garonne et rue de la Loire ! Le soir, je me fais à manger, à souper. En général, je transporte quelques provisions. Je prends donc possession des lieux, la chambre que je choisis est en sous-sol. Pas beaucoup de lumière (ça tombe  bien c'est la nuit) ni d'air. Mais j'ai la maison pour moi toute seule et il y a une petite terrasse. 

D Montréal, B Val-David, C Mont-Tremblant, E Trois-Rivières,  F Shawinigan, G Québec, 564 km

D Montréal, B Val-David, C Mont-Tremblant, E Trois-Rivières, F Shawinigan, G Québec, 564 km

Jeudi 14 septembre

Journée vélo. Je n’avais pas réalisé que la maison était si loin du centre ville. J’ai de l’énergie, j’ai la forme, il fait du soleil. L’office du tourisme m’accueille à bras ouverts : il y a plein de visites à faire ici ( itinéraire poétique, itinéraire historique… ) et la ville est très agréable. J’attache ( je barre mon vélo) et pars manger chez un grec. J’aurais dû manger un sandwich grec, pas un fish and chips ! Mauvais choix. Les prix affichés partout, le sont sans taxe ; il faut donc penser à rajouter 15% et ça crée parfois quelques surprises. Je continue ma balade à pied toute l’après-midi dans la vieille ville.

Trois-Rivières se positionne à l’embouchure de la rivière Saint-Maurice et au bord du Saint-Laurent. C’est un carrefour fluvial incontournable pour la navigation et le transport du bois. A la fin du XIXe siècle, elle pratique une exploitation forestière importante et développe plus tard la pâte à papier. La ville était donc habitée par les ouvriers draveurs, ceux qui conduisent (driver) les rondins sur l’eau, et les ouvriers de l’industrie papetière.

Le retour vers la maison me semble très long. J’ai au moins parcouru 15 km. Je suis fourbue. Je m’arrête faire des courses chez Métro. Pour finir la route, il bruine.

J’ai vu une bouquèterie sur mon chemin, un couche-tard, et un denturologiste. Qui sont-ils ?  Je passe ma soirée à chercher des hébergements et une location de voiture.

Vendredi 15 septembre 

Faux départ. J’ai voulu changer de chemin en vélo et longer le fleuve. Je ne me suis pas perdue mais j’ai roulé loin, inutilement, vers des routes improbables et des nationales trop encombrées de voitures. Je me suis sentie à bout force et je suis rentrée reposer mon vélo, même pas électrique, à la maison. Je me suis arrêté manger un wrap chez Tim Hortons. Très connu ici. Puis j’ai marché pour prendre un bus, j’ai cru qu’il fallait attendre 45 minutes et je me suis découragée. J’ai appelé un taxi. Et le bus est passé devant moi. Et oui, ça permet parfois de se déplacer ! Je visite Boréalis, le centre d’exposition sur l’industrie des pates et papiers. Ce musée est l’ancienne usine de papier réhabilitée. Très instructif !
Je retente un départ en bus. Du terminal cette fois. 
Tout le monde m’aide pour que je puisse prendre le bon bus. Il faudra changer, mais finalement j’arriverai à bon port (non ! Pas en bateau).

Le port de plaisance vu de Boréalis.
Maisons typiques souvent en briques.

 

Samedi 16 septembre

Jour de départ, jour de rangement et de valise, jour de changement. Ça me stresse.   J'ai loué une voiture sur un site de partage, mais je dois me rendre en ville pour récupérer la voiture. Allô taxi ?

Allô, Salut ! (c'est deux façons de dire bonjour).

Oh ! La belle voiture noire de sport Hyundai, automatique de surcroît ! J'ai pas l'habitude ! Je demande quelques confirmations à ma loueuse, je me renseigne comment mettre le GPS avec mon téléphone, etc... Elle s'en va très vite et moi, je n'arrive même pas à quitter le parking ! Ça me prend cinq minutes avant de trouver comment passer de P parking à D drive. Ouf ! Ça me stresse (encore) mais d'un coup, je me sens L comme libre.

Je peux aller où je veux. Je décide d'aller où je veux, chez Dany, un restaurant connu pour sa cabane à sucre.

Oh ! Le parking est rempli d'autocars et de voitures. C'est trop pour moi. Je décampe vite fait vers un autre lieu. Trois-Rivières est vraiment très étendu et c'est bien d'avoir une voiture.

J'arrive à quelques kilomètres de là, à la boulangerie Guay, indiquée sur la carte. Je décide d'y déjeuner. Je goûte une galette de sarrasin aux cretons, c'est une sorte de rillettes locales, servie avec des haricots blancs. Bof , bof ! Dispendieux pour ce que c'est ! Et puis, me revoilà derrière le volant. Je n'arrive pas à démarrer ! Fichtre !

Tout à l'heure, c'était la propriétaire qui avait allumé le moteur, maintenant, j'ai l'air maligne. J'attends que quelqu'un arrive sur le parking pour lui demander de l'aide. Y a pas de clé. Il faut appuyer sur le bouton de marche-arrêt et en même temps sur la pédale du frein. Y a qu’à…

Et c'est reparti. Facile ! Je m'en va maint'nant à Shawinigan.

Renée et Claude m'ont acceptée comme hôte sur HomeExchange. Je vais m'installer dans leur logement, en sous- bassement, pendant leur absence postprandiale et je pars visiter à pied cette petite bourgade fondée par les premiers colons, sur la rivière Saint-Maurice.

Le soir, à mon retour, nous faisons connaissance. Nous sommes tellement occupés à nous raconter nos expériences sur le palier que je finis par m’inviter chez eux, au rez-de-jardin, pour partager une quiche que j’ai achetée ce midi. Et nous passons une charmante soirée comme si nous nous connaissions depuis toujours. 

Avec Renée et Claude.
Sur les bords de la rivière Saint-Maurice à Shawinigan.
C'est ça qu'il faut chez nous !

 

Dimanche 17 septembre

Quand je marche dans la forêt, seule, est-ce que j'ai peur ? Est-ce que je regarde où je mets les pieds ? Je pense, j'écris dans ma tête en même temps que je marche, que je respire, que je suis dans la nature. J'écoute le bruit de la cascade, le bruit des feuilles qui crissent sous mes pas, le chant des oiseaux qui gazouillent, des grillons qui stridulent. Je croise deux pêcheurs . Je prends des repères visuels, je ne veux surtout pas me perdre, mais je ne sème pas des petits cailloux. Je ne prends pas de risques inutiles. Je rebrousse chemin au bout de 45 minutes vers le Trou du Diable. Je croise un cycliste. Attention ! Ça glisse sur les épines de pin. Je fais une pause. Des moustiques me dévorent Je repars. Une cascade, un pont métallique, des escaladeurs. Le parking où j’ai garé la voiture. Le soleil brille aujourd'hui. C'est fun.

Alors, c'est l'occasion de faire un vol. De planer. De m'envoyer en l'air ! J'ai rendez-vous à quelques kilomètres cette après-midi pour un survol de la rivière Saint- Maurice et du parc de la Mauricie, en hydravion. Whaou ! Je suis co-pilote. C'est superbe. Des forêts et des lacs à perte de vue. Quelques villages, des barrages, sûrement des castors, des ours, des orignaux et des écureuils. Trop petits. Tout est encore très vert. Ce n'est encore la saison des couleurs.

 

Même pas 20 minutes. C'est trop court ! Je reste un peu sur ma faim.

Comme l'après-midi n'est pas finie, je décide de me rendre à 35 km de là dans un petit village plus au Nord qui accueille pour le dernier jour le festival western ! A Saint- Tite. « Libère le cowboy qui est en toi ! », le port de l’étoile est obligatoire. ( Ça me choque un peu, mais c’est la preuve du shérif , avec un étoile,  que l’entrée est payée). C'est folklorique. Depuis 50 ans. J'ai raté le rodéo, le professionnal bull riders mais je peux encore assister à quelques danses country.

Ça vaut le coup d'œil ! Concours de maisons décorées. Energumènes chapeautés et bottés se bousculent dans cette ancienne capitale des bûcherons. On passe de 4500 habitants à 500 000 visiteurs le temps d’une semaine ! Des embouteillages pour repartir .

A l'arrivée, je suis enfermée dans la voiture. Je n'arrive plus à ouvrir la portière. Sacrée voiture ! Je suis obligée de téléphoner  à  Claude, qui vient me délivrer. 

Souper avec Renée et Claude. Ça papote dur, ça jase, du placotage. Renée est une pro des expressions québécoises et son accent est vraiment typique. Je la fais beaucoup répéter. Taberouette !

 

Lundi  18 septembre 

Aujourd'hui,  ils ont prévu de la pluie, de la grisaille et de la fraîcheur.  Je me décide pour aller à la Cité de l'énergie.  Au bord de la rivière Saint-Maurice, le 3e affluent le plus important du Saint-Laurent, qui mesure 560 km de long, elle s'impose là depuis 1997, avec sa tour d'observation haute de 115 mètres (ancien pylône électrique) et ses deux centrales hydroélectriques. Après une traversée de la rivière, nous pouvons visiter la N.A.C. ( Northern Aluminium  Company), ancienne usine aménagé en musée avec de vieilles  machines industrielles et les anciennes  turbines, et l'actuelle  centrale Shawinigan 2, qui fonctionne toujours. Je n'ai pas pu y rentrer, car les porteurs de stimulateur cardiaque sont  déboutés . Il y a enseuite un spectacle multisensoriel. Je passe aussi du temps au centre multimédia. Là,  je suis VIP, étant donné  je suis la seule visiteuse.

Quand  je sors, il est déjà 16 heures. Je file acheter des chocolats pour offrir à mes hôtes qui sont adorables.  Puis on soupe ensemble, je les aides avec quelques tuyaux sur le site des échanges de maisons, en buvant un verre de Gewurztraminer.

La tour d'observation
Observation de la tour .

 

Mardi 19 septembre

Il pleut. Je quitte mes hôtes et Shawinigan,  mais c’est pour mieux y revenir.  Direction Saint-Mathieu- du-Parc et la cabane à sucre, artisanale,  chez Evelyne et Jean-François. Ils ont 10 000 arbres et l'eau, la sève, ne coule que d'avril à mai. Un mois de travail intense pour la récolter.  C'est du boulot,  l'érable ! Ensuite,  c'est la production, des sirops diversement sucrés, du beurre, du vin, des bonbons...

Il pleut toujours.  Je m'arrête pour manger une poutine dans une baraque à frites. J'aimerais bien faire une petite marche pour éliminer,  mais le sol  est détrempé à l'écoparc. Je continue ma route,  plus au Nord ( à 25 km seulement) sur la route 155. J'ai réservé ma 1ère nuit d'hôtel dans un hébergement typique non traditionnel, au bord de la rivière. Ma cabane au Canada, elle est rudimentaire,  sans eau courante ( la douche et les toilettes sont à l'extérieur) mais il y a un poêle à bois.  Il y a aussi un tipi, une yourte,  des chalets dans la forêt... Le soir,  ce sera dîner partagé,  grillades au feu de bois.  Vers 18 heures, la pluie s'arrête et Michel,  le propriétaire, nous embarque pour aller observer les castors. J'ai trop d'la chance ! Y'en a beaucoup et pas beaucoup de touristes. Je suis avec deux couples belges et nous passons une charmante soirée autour du feu à grignoter des shamalows grillés.  La nuit sera entrecoupée par le bruit des camions qui défilent à vive allure sur cette route. 

Ma cabane, à gauche.
Au chaud !

Mercredi 20 septembre 

A suivre.... il fait grand beau au réveil. J'ai prolongé en Mauricie pour ce jour !

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P
Je lis ton récit dans mon lit, il fait nuit mais pas tant avec la pleine lune. C'est magnifique. Quelle pêche tu as! Les gens ont l'air sympa. Il paraît qu'il y a de nombreux lacs pour y kayaker. J'attends ce moment donc tu le fais.
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P
Je fais du vélo pour te dire quelles routes sont superbes, et toi tu veux du kayak ! Attends un peu ! Bises.
T
Toujours en Vadroulle à expérimenter pleins de trucs ! Oui enfin on va faire des trucs quand même ! <br /> Bisous Maman
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P
Des trucs sympas et en famille. Bisous chéri.
F
Est-ce qu'à la fin de ton séjour il restera un moyen de locomotion que tu n'auras pas encore expérimenté? Chapeau! Bises.
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P
Oui, je ne vais pas faire de la moto ! Le parachute, j'ai pas le droit ! Mais le kayak plus au nord, j'aimerais bien ! Bises.
S
j'ai déjà l'impression d'y être déjà. A très bientôt avec Tim.<br /> Big bisous.<br /> Solange
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P
Je prépare déjà votre arrivée. Je sais bien qu'on ne fera pas autant de choses, mais on va bien en profiter ! Bisous
G
Je vois que tu ne t'es pas ennuyée pendant que nous faisions la fête des Nonantes (tout s'est très bien passé !). Après la voiture, le bus, le métro, les 2 vélos... à quand le train et le traineau, bien sûr ? J'attends la suite avec impatience !<br /> Un gros hug amical ! Oups, pardon... un calin chaleureux !<br /> Gilles
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P
On a prévu le bateau aussi, mais pas le ski, ni les chiens de traîneaux, ni la moto neige ! On verra pour la suite. Gros bisous, Patricia
S
Beau 2ème chapitre...on l'attendait. Te voilà entraînée pour les pistes cyclables parisiennes à ton retour !<br /> Ton aventure avec la découverte de la voiture électrique est mot pour mot semblable a ce que jai entendu quand mon mari a conduit notre toyota hybride la 1ere fois ! 😁<br /> Continue à nous faire voyager...j'adore !<br /> Biz, a tres vite!
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P
Merci Sophie. Les petits détails du quotidien mettent du piquant dans le voyage ! Je prends plaisir à les noter pour vous faire sourire un peu. Biz.
T
Bon alors ton voyage continue ?!
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P
Ben oui, tant que mon cœur ❤️ palpite ! C'est un voyage palpitant !
C
J'aime bien le rythme saccadé du récit. Le déroulement des journées, le défilé des jours. C'est concis, naturel et ainsi, on y est presque. On attend donc la suite.<br /> On t'embrasse. <br /> Christian et Éric
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P
Oui c'est le journal du quotidien, avec horaires, impressions et états d'âme. Il manque juste les menus ! <br /> J'espère que votre retour se passe bien. Plus obligé de courir, c'est pas comme moi, j'ai un planning à respecter ! Ahah! Bises.