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La Mère Mékong

Les nouvelles aventures de Patricia, hic et nunc

La Mère Mékong au bord du Saint-Laurent- Chapitre 6

Publié le 18 Octobre 2023 par Patricia in Voyage

Mercredi 11 octobre

Je suis dans La baie des chaleurs et c'est pas la grosse chaleur... Renée et Miguel m'ont indiqué quelques excursions pour la journée. Je commence par le Parc régional du Mont-Saint-Joseph, à 555 mètres d'altitude. La vue est surprenante et surplombante, tous alentours. On voit les montagnes du Nouveau Brunswick au loin, les champs verts en bas, les arbres qui commencent à grisonner et à frissonner sous le vent, la mer...et des dômes qui servent de gîtes. Il est 10 heures et il fait 10 degrés. J'ai croisé le regard d'un renard qui m' en a lancé un drôle et qui a pris peur. Il y a des panneaux signalant des risques fréquents de chevreuils sur la route, mais c’est pas si fréquents !

Ici règne une présence autochtone millénaire sur un vaste territoire. Le territoire traditionnel de cette Première Nation qui porte le nom de M'igma'q. Il est composé de 7 districts qui couvrent les provinces maritimes, une partie de Terre-Neuve, les Îles de la Madeleine et la presque totalité de la Gaspésie qu'elle nomme Gespe'gewa'gi. Sur ce territoire immense les gens se déplaçaient d'un district à l'autre avec d'impressionnants canots d'écorce dont ils maîtrisaient la construction. De nos jours les Mi'gma'qs de la Gaspésie gardent leur tradition bien vivante en faisant cohabiter pêche de subsistance et pêche commerciale.

Sur le sentier de l'éperlan.

Je continue plus loin sur le Sentier de l'éperlan. Le long d'une rivière. Il a plu il y a peu, le sol est humide et glissant. « Va pas te casser une patte », me dit une petite voix ! Les feuilles mortes jonchent le sentier et se ramassent à la pelle, mais dans le sentier personne ne les a ramassées.

Quelle est la différence entre une Québécoise et une française au Sentier de l'éperlan? La Québécoise est jeune et frêle et va faire du running en short et débardeur, elle va avoir chaud ; tandis que la parisienne son aînée de quelques années, est couverte et enrobée de trois couches de pulls et d'un bonnet. Elle avait peur d'avoir froid.

Je cherche ensuite un petit resto pour déjeuner. Je voudrais manger des fruits de mer ou poissons pour me changer du sandwich jambon-fromage. Je cherche.

Beaucoup de restaurants sont fermés. Ce n'est plus la saison. Je fais choux blanc. Ça tombe bien, ça me fera mon repas ! (je finis par acheter un poke-bowl- pas Pokémon ! au supermarché).

J'ai rendez-vous maintenant avec Miguel pour un café en terrasse, non loin de la marina, à Carleton-sur-Mer. Fermé aussi. Nous décidons de faire une petite marche sur le port. Sympa.

Plus tard, je marche encore, je marche seule, dans les rues, non, (il y a juste une rue principale) sur l'autre bras du barachois, vers le phare et le camping municipal déserté. C'est joli, calme, apaisant, venté, et plein d'oiseaux.

Le banc Laroque, c'est son nom, et son prolongement, la pointe Tracadigash, forment l'une des deux flèches de sable qui ceinturent le barachois de Carleton.

Le banc Laroque.

Ces deux termes, Tracadigash et Laroque, tirent leur origine de la nation Mi'gma'q. Le premier signifie "petit campement" ou "lieu où j'habite", alors que le deuxième fait référence à une famille de chefs de cette nation autochtone. Le barachois permet de faire une pêche en eau calme car le poisson tout comme la chasse aux oiseaux marins fait partie intégrante de l'alimentation quotidienne des Mi'gma'qs connus comme le "peuple de la mer".

Retour à la maison après un grand bol d'air (ça m'a nourri). La maison de mes hôtes est située en face de la mer, mais...la nationale passe devant et la circulation est incessante.

 

Jeudi 12 octobre

Les montres électroniques perdent leur boussole. Mon téléphone a indiqué 6 heures 30 du New Brunswick alors qu'il n'était que 5h30. C'est le soleil qui n'était pas levé qui m'a mis la puce à l'oreille. Et je me suis recouchée.

Grand départ ce matin, vers une longue route. Au revoir, Renée et Miguel, je vous aimais bien. Accueillants et bienheureux les deux.

Il pleut sur la route 132. Au moins 45 minutes. C'est rien. La route longe la vallée de la Matapédia, rivière aux 132 rapides, riche en saumons, et traverse la Gaspésie dans sa largeur. 267 kilomètres et la vallée s’élargit.

Je croise des camions longs et gigantesques chargés de rondins de bois. Ne pas jeter de boîtes de conserves sur la route, c’est un autre slogan fréquent. Je longe la voie ferrée et beaucoup de ponts métalliques.

Je m'arrête à Amqui, qui veut dire « Lieu où l’on s’amuse» et dîne chez "M", comme je disais à Tim quand il était petit ! Mais pas le temps de M’amuser. C'est reparti. Finalement, je ne m'arrête plus jusqu'à Rimouski, où je dois rendre la voiture pour 15 heures. J'ai fait 910 kilomètres en tout. Et pas de kayak, ni de ski, ni de saut en parachute.

En chemin, j'écoute le discours de M. en direct à la radio (pas de pub, mais c'est celle des bobos branchés). Je suis une femme connectée et informée. Et inquiète...

Et puis, après, j'attends le bus pour retourner à Montréal, via Québec. Un long trajet m'attend. J'ai prévu un pique-nique et des activités : courrier, comptes, mots croisés, lecture, blog...et peut-être un petit somme. Arrivée à 22h45. Je prends un taxi pour me rendre chez...Dominique. Encore un échange de maison. Ce sera le dernier. Ça fait 11 maisons visitées en 5 semaines, 2 amis accueillants, et une cabane au Canada. Dans quelques jours ça va changer !

Chez Dominique,  c'est à 17 km du centre ! Au n°10783 de la rue, pour vous dire si elle est longue !

 

Vendredi 13 octobre

Rien fait le matin.

L’après-midi, je vais chercher à l'aéroport, Tim et Solange (ma maman) qui sont venus me rejoindre et passer quelques jours de vacances au Canada. Nous avons loué une grande voiture (7 places) pour être sûrs de pouvoir rentrer le fauteuil dans le coffre, en plus des valises.

Après quelques courses, nous allons nous reposer.

Drapeau de Montréal, avec le pin blanc emblème des peuples autochtones.

Samedi 14 octobre

On commence la visite par une balade pour admirer la vue panoramique du Mont-Royal .

Puis nous visitons l'Oratoire Saint-Joseph, sur le versant ouest du Mont-Royal. Une autre basilique, construite entre 1926 et 1956, moderne à l’intérieur, mais austère à l’extérieur, style roman . On le remarque de loin avec son dôme. Impressionnant et imposant, c’est un haut lieu de pèlerinage.

Ensuite, balade dans la vieille ville. Salon de thé pour se réchauffer juste au moment où il commence à bruiner. Nous avons réservé

« Aura », un spectacle multimédia qui illumine l'intérieur de la basilique Notre-Dame, pour magnifier son architecture. Il ne s'agit pas d'un show religieux, mais d'une œuvre artistique et musicale. C'est assez fabuleux. Et grandiose. Mais pas d'images!

Souper tard à la maison.

Statuaires de la cathédrale Notre-Dame

 

Dimanche 15 octobre

Nous sommes tous réveillés vers 5h30 mais nous trainons et partons tard. En voiture. Il nous faut une heure pour atteindre le centre ville, le port. Il est déjà l'heure de dîner (le midi). Nous flânons ensuite dans les rues piétonnes. Puis nous nous séparons. Avec Solange nous visitons le musée de Pointe-à-Callière, surprenante. Cette Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal est située à l’endroit précis où fut fondée la ville le 17 mai 1642 par le Champenois Paul Chomedey de Maisonneuve. Nous y passons un long moment et voyons une séance multimédia présentant l’histoire de Québec.

Vue de la terrasse du musée
Signature du traité entre les Premières Nations et les Français

Tim va regarder le rugby dans un pub où les supporters se sont retrouvés. Hélas, c'est une défaite. Même honorable. Nous le retrouvons un peu dépité, et nous dirigeons en voiture vers le stade olympique de 1976.

Tim goûte la poutine

L'Espace pour la vie regroupe au sein du parc Maisonneuve, quatre sites consacrés à la nature et au grand défi écologique de l'humanité. Nous avons choisi d'aller au jardin botanique, qui organise en soirée Le jardin de Lumière.

C’est un spectacle, nul à chier, on s'est emmerdé grave , et en plus il a plu. On a cherché ce qu'il y avait à voir, mais comme il faisait noir, on n'a rien vu et à force de chercher la batterie de Tim est tombé en panne. On a dû pousser le fauteuil jusqu'à la voiture.

 Retour tardif à la maison et il a fallu faire soi-même le souper ! Ahpfff !

 

 

Lundi 16 octobre

Nous avons rendez-vous avec Karim, un copain de Tim qui passe quelques jours de vacances au Québec. Nous avons prévu une excursion à Sainte- Agathe-des-Monts (à 118 km) près de Mont-Tremblant. Pour l'ascension d'une tour de 40 mètres de hauteur en plein milieu des arbres et même plus haut. "Le sentier des cimes Laurentides" est un lieu accessible, qui permet de monter dans une tour panoramique, une spirale en pente douce sur une douzaine de circonvolutions. Nous avons adoré, même s'il faisait un peu froid et venté en haut (10 degrés). Le soleil a percé les nuages juste à notre arrivée. Nous avons pu admirer la palette de couleurs de l'automne des érables, des bouleaux jaunes, des épinettes noires, des chênes rouges et des pins verts... vue du dessus et à perte de vue. Nous n'avons pas perdu de vue qu'il fallait redescendre, mais nous en avions pris plein les mirettes. Solange a bien marché sans trop être fatiguée et Tim était content de sa randonnée bien roulée ! Nous avons fait le plein d'air pur !

Tim et Karim

 

A notre retour à Montréal, nous avions un autre rendez-vous avec Matthieu, qui vit ici depuis un an, pour boire un verre et échanger sur nos découvertes et nos impressions.

Avec Matthieu

Du coup, nous sommes sortis trois soirs de suite. Whaou ! Pas le courage de faire du ménage après, en rentrant ! On verra demain.

Mardi 17 octobre

C'est le jour du départ, donc du ménage !

Nous quittons Montréal vers 10 heures, en direction de Gatineau. Qui est en fait de l'autre coté d'Ottawa en traversant la rivière des Outaouais. Qui sépare aussi le Québec de l'Ontario.

Nous trouvons notre hôtel réservé depuis Paris. C’en est fini des échanges de maisons, hélas ! Difficile de trouver des maisons accessibles pour Tim. Et même les hôtels, ce n’est pas monnaie courante. Ou alors, il faut beaucoup de monnaie, de sous (comme on dit ici).

Nous traversons le pont et allons flâner à Ottawa, le nez au vent et au soleil couchant. Vue superbe du parvis du Parlement, en hauteur de la rivière.

 

Ce n'est pas notre hôtel !

Nous soupons dans la chambre d’hôtel.

Mercredi 18 octobre

Nous visitons le musée canadien de l’histoire, à Gatineau, dont une partie est réservée aux Premières Nations. Nous voyons deux films ; un sur La forêt du grand ours, et un sur l’histoire de rite autochtone, Les 7 lois sacrées. Superbes ! Nous y avons passé pratiquement toute la journée ! Le fauteuil de Tim, qui est un fauteuil de remplacement, se décharge rapidement et ne nous permet pas de faire des kilomètres. Solange aussi a une batterie qui s’affaiblit ! Il faut la ménager pour durer plus longtemps.

 

Fusain ailé

Qui durera, verra ! A suivre 

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D
Merci de partager avec nous ce voyage? tellement contente de voir Tim et ta maman profiter de ce trip :-)
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P
Oui, on essaie d'en profiter ! Bises
C
Que de kilomètres parcourus sur cet immense territoire. Les retrouvailles familiales sont sympas. Un grand bonjour à tous. Profitez bien de ce dernier segment qui vous mènera...on le saura en continuant à te lire.<br /> On t'/vous embrasse <br /> Christian
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P
C'est l'Ontario ! Je dois être fatiguée !🤣
P
Oui, quand on regarde la carte du Québec, j'ai fait beaucoup de kilomètres et vu plein de beaux paysages. C'est le plus impressionnant. On continue maintenant dans l'Orégon. Bises
S
Bonjour Tim, bonjour Solange. A L'heure ou j'écris les batteries doivent etre super chargées...<br /> Jaime beaucoup ces paysages d'automne où les couleurs <br /> sont flamboyantes!<br /> Beau périple...bonne continuation et bises à vous 3.
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P
On peut encore en profiter à 3 ! Ça me change ! Bises de nous 3.