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La Mère Mékong

Les nouvelles aventures de Patricia, hic et nunc

La Mère Mékong au bord du Saint-Laurent - Chapitre 4

Publié le 4 Octobre 2023 par Patricia in Voyage

Mercredi 27 septembre 2023

Ce matin, au lever du jour, la brume est épaisse au-dessus du lac. Il fait frais. Je veux rester sous la couette ! Je prépare le petit dej. sans faire de bruit, mais je découvre que Marie- Claire est déjà dehors, partie faire une petite randonnée. Pour moi, rien ne presse ce matin. Il fait 8 degrés.

Nous partons ensuite à la recherche de l'office du tourisme, à Alma. Puis en courses, à Alma. Les centres commerciaux prolifèrent dans les villes et les dépanneurs dépannent dans les villages. Nous déjeunons un poulet-frites de supermarché dans le supermarché. Je suis toujours gelée.

Nous avons opté pour une balade dans le parc national de la Pointe-Taillon. A vélo, à pied ou en bateau à voile? Je préfère le vélo car je ne pense pas pouvoir aller très loin à pied. Et nous voilà en selle, pas à cheval, à arpenter ce sentier où les couleurs rouge de l'automne flambent sous le soleil. On s'arrête beaucoup pour prendre des photos et admirer le paysage. On ne va pas aller loin comme ça ! On dirait le sud...le temps dure longtemps...plus d'un million d'années... juste une heure trente... j'observais un castor qui ne se préoccupe même pas de moi ! Il y a une plage, du sable, des cocotiers. Non ! Je divague...

Notre petite maison jaune au bord du lac, un coin de paradis.

Marie-Claire plonge dans l'eau du lac. Devant notre petit chalet...elle est courageuse, ou pas frileuse ! Puis c'est apéro au coucher de soleil. On l'a pas raté, celui-là !

Soirée blog à envoyer, encore ! Ça fait déjà trois semaines. Le temps file ? Ou dure longtemps ? Plus d'un million d'années...et toujours en été, indien !

Coucher du soleil

 

Jeudi 28 septembre

"Est ce que vous êtes corrects ?" = Est-ce que ça va bien ?

Départ de notre chalet jaune après la baignade matinale de Marie-Claire et le ménage. Nous faisons notre premier arrêt à Péribonka, 300 habitants. Nous voulions visiter le musée Louis Hémon, écrivain français qui a rendu célèbre par son principal roman, Maria Chapdeleine. Manque de chance, le musée est en plein déménagement. Rien à voir ni à faire. Pas même un café à boire.

Nous repartons. Deuxième arrêt, pique-nique au bord de la rivière Mistassini à Dolbeau. Puis en troisième lieu, la gourmandise nous attire à Albanel, (dans l'économusée des délices du Saguenay) pour déguster des bleuets sauvages (sortes de myrtilles pour ceux qui ont suivi) et surtout des confitures et chutneys.

Pour finir, à l'entreprise Bilodeau (taxidermiste), à Normandin où nous avons visité le musée des animaux de la Boréalie  et de la fourrure.

Un orignal empaillé (on dit naturalisé maintenant).

Nous sommes enfin arrivées à destination à 17h30, chez Louise et Gervais, un autre couple "échangeurs de maisons", à Saint-Félicien. Au bord de la rivière Ashuapmushuan. On a fait connaissance et partagé le souper, bien convivialement, en apportant une bouteille de piquette, choisie en supermarché. La honte pour des françaises ! Il faut savoir qu'ici, on achète le vin dans des boutiques d'état, les SAQ ( Service des Alcools du Québec). Mais nous avons aussi dégusté la spécialité de la "tourte" aux bleuets, achetée lors d'un  de nos  arrêts. 

Vendredi 29 septembre

Le lac Saint-Jean est une mer intérieure de 1000 km2 , ancienne cuve glaciaire nourrie par les eaux d'une dizaine de rivières. Elle est bordée par la véloroute des Bleuets, piste cyclable de 256 km tout autour. Marie-Claire en a fait un petit tronçon cet après-midi .pendant que moi, j'observais et photographais les animaux du Zoo sauvage de Saint- Félicien. C'est d'ailleurs plus une réserve qu'un zoo. On y observe la quasi-totalité de la faune canadienne évoluant dans un environnement proche de celui où elle vit à l'état sauvage. A bord d'un petit train grillagé, les animaux nous observent et nous jettent des cacahuètes. Non ! C'est un vaste parc où nous pouvons voir des wapitis, des ours noirs, des bisons, des caribous, des bœufs musqués, des loups gris, des chiens de prairie, UN orignal enfin ! (mais loin). Passionnant. On est tous à l'affût.

Un vieil ours

Dans une autre partie du zoo, on peut assister à "la collation" de certains animaux. La plus impressionnante , c'est celle du tigre de l'Amour, le plus gros du monde ! Bon, j'arrête là, vous verrez des photos !

Le titre de l'Amour
Petit panda roux.

 

Ours blanc de la toundra arctique.

Mais nous avions commencé la journée brumeuse par la Chute-à-Michel. Moi en voiture, Marie-Claire en vélo. Endroit où nous espérions voir des oies sauvages par milliers. Déception. Ce n'était pas la bonne heure. Déception aussi quand il a fallu redémarrer. La batterie était à plat car j'avais laissé les phares allumés. On trouvera bien une solution ! En attendant, on a pique-niqué à côté de la voiture. Dès que quelqu'un rentrait sur le parking, je l'alpaguais. Jusqu'à ce qu'un petit papy qui avait des pinces crocodiles, nous dépanne. On napa compris tout ski nou zati dit, bah c'était tout bon ! Ouf !

La Chute-à-Michel.

 

 

 

Samedi 30 septembre

Nos hôtes nous ont laissé la maison pour le week-end. Nous partons vers l'est, en longeant le fleuve, et arrivons à Mashteuiatsh, pour visiter le musée de la Première Nation Ilnu du lac Saint-Jean. C'est un magnifique lieu, instructif, fourmillant d'objets, et très bien mis en valeur. Nous avons passé un riche moment et vu une exposition temporaire sur les ours.

Puis, direction Val Jalbert, «le village Fantôme». Il a pour origine la création en 1901 d'une pulperie - usine de production de pulpe de bois destinée à la fabrication du papier - à côté d'une puissante chute d'eau. La crise économique conduisit à la fermeture du site en 1927. Le village a été restauré et transformé en attraction touristique et même classé "Lieu historique national ". On peut y voir un ancien couvent, des habitations d'ouvriers, un magasin général... un moulin et l'impressionnante chute Ouiatchouan de 72 mètres de haut. Nous sommes montées au sommet par un téléphérique pour voir la chute Maligne, et puis redescendues par les 764 marches. La vue sur le lac Saint- Jean nous a ravies.

Au fond, après la forêt, on voit (pas) le lac.

Au retour à Saint-Félicien, nous essayons de voir encore les oies sauvages, au coucher de soleil. Hélas, elles se sont envolées .

 

 

Dimanche 1er octobre

On déménage encore. On fait ses valises encore. On fait le ménage vite fait. On arrête une alarme parce que le pain grille trop fort. On referme la maison. On remet la clé dans la boîte à clés.

A 9 heures, on est déjà en route. Il fait bon ce matin, même pas de brume matinale. Direction Chicoutimi. Là, on se fait un petit-déjeuner sur les rives du fleuve Saguenay. Puis on change de rive, celle du nord vers l'est, pour aller à Sainte-Rose-du-Nord. C'est joli. Très touristique, mais joli. Une petite bourgade entre mer et montagne, baignée par les eaux du fjord, au pied de hauts pitons rocheux couverts de forêts aux couleurs automnales de plus en plus rougeoyantes. Au fond de cette petite anse, nous avons décidé de ne pas pique-niquer, mais d'aller au restaurant ! Oui Madame ! Oui Monsieur! Et j'ai mangé un burger de bison, une fois  n'est pas coutume.

Cherchez le bison...

 

Sainte-Rose-du-Nord.

Puis nous sommes reparties pour le prochain spot : le parc national du Fjord-du-Saguenay, secteur Baie- Sainte- Marguerite, autrement connu sous le nom de "la baie des Bélugas". La balade à travers bois est superbe (environ 45 minutes) et à l'arrivée, la vue du belvédère est majestueuse. C'est reposant. La lumière est douce en fin d'après-midi.

 

On croit que l'eau douce et chaude de la rivière, le fond couvert de sable, la faible profondeur et la présence de nourriture, en font un lieu propice pour la mise bas et l'élevage des petits. Le béluga est surnommé "le canari des mers" parce qu'il émet une grande variété de sons.

Mais pas de chance, il n'y a pas de béluga visible ni audible aujourd'hui ! Apparemment, ce n'est plus la saison.

Nous repartons vers notre destination finale, Tadoussac (258 km aujourd'hui), que nous atteignons enfin vers 18 heures passées, avant la nuit, pour trouver la maison de Pierre. Encore un échange, plutôt une hospitalité ! Soirée sympathique, à écouter les conseils de Pierre, naturaliste spécialiste des baleines, pour occuper nos prochaines journées.

Sur la route vers Tadoussac.

 

Lundi 2 octobre

C'est le jour de "la réconciliation". Avec les peuples autochtones, amérindiens, Premières Nations.

Nous partons de bonne heure et de bonne humeur pour profiter du beau temps. La température a bien chuté, il fait 9 degrés ce matin. Mais la balade à la baie-du-moulin-à-Baude, sur le sentier des dunes, est très agréable. Nous dévalons une dune de sable vers la mer. Non ! C'est le fleuve Saint-Laurent, à l'embouchure avec le fjord. L'estuaire, où les eaux de la mer et du fleuve se mélangent, eau douce et eau salée.

Marie- Claire a décidé de se baigner ! Un pari avec son fils. L'eau est peut être à 4 degrés, mais je n'ai pas vérifié. Même pas le petit orteil. Pas profonde. Ce sera juste un bain de siège, comme Rika Zaraï.

Puis nous repassons par la maison pour une petite collation et hop, sur la plage, lieu de rendez-vous avec "Tadoussac Autrement". Nous allons faire une excursion pour voir les baleines et autres mammifères marins. Sur un luxueux zodiaque aux fenêtres coulissantes, nous sommes bien emmitouflées. Il fait un temps magnifique, mais avec le vent et la brise, nous pouvons être vite frigorifiées, voire trempées si nous restons sur le pont arrière. C'est super ! On en a eu pour notre argent ! (beaucoup !) Nous avons vu des phoques communs gris tacheté qui mesurent 1,50 mètres, les plus petits du Saint-Laurent, qui jouent beaucoup à la surface de l'eau ; et des marsouins ; des rorquals, qui sont des petites baleines de 8 mètres de longueur, de couleur sombre et dont la nageoire dorsale est en forme de crochet ; des baleines à bosse ; des bélugas, petites baleines qui se déplacent en groupe ; elles sont blanches et n'ont pas de nageoires dorsales.

Voilà, vous savez presque tout ! Après cette sortie, nous avons pique-niqué sur la plage à 16 heures (il faisait 13 degrés), nous sommes allées marcher sur la pointe de l'Islet pour essayer d'apercevoir encore des bélugas. De loin. Et le coucher de soleil, de loin aussi. Encore une belle journée qui s'est achevée.

 

Mardi 3 octobre

Il faut partir. Normalement, j'avais prévu de passer ici trois nuits, mais les jonctions, JCT (Jésus Christ Tes une star ? , s'interroge MC) entre deux régions, entre deux rives de l'estuaire, entre Tadoussac et Rimouski , sont compliquées quand on n'a pas de véhicule. Et puis ce n'est plus la haute saison. Donc, les correspondances ne se font plus, et le train, c'est un jour sur deux. Bref, j'ai décidé de retourner à Québec avec Marie-Claire et de lui tenir compagnie une journée de plus. Vers 9 heures, une fois nos adieux faits à Pierre, notre hôte, nous partons pour prendre le traversier qui nous conduit sur la rive sud du fjord, à Sainte-Catherine. Mais, la voiture fait des siennes. Elle ne veut pas redémarrer après l'attente de 15 minutes. La batterie s’est déchargée encore une fois.

Nous avons dû nous mettre sur le côté et attendre que quelqu'un vienne nous dépanner. Encore ! Heureusement, ça n'a pas tardé, on trouve toujours une solution ! Finalement, c'est vers 10h30 que nous sommes arrivées de l'autre côté. 213 kilomètres nous attendent jusqu'à Québec. Une grande nationale, beaucoup de camions qui roulent à vive allure et qui ne supportent pas de rester derrière nous, des étendues forestières et des vallées agricoles, des fils électriques autant qu'au Vietnam,  des éoliennes, des clochers en aluminium, des petites maisons colorées au bord des routes, des lacs dans lesquels se reflètent les érables aux couleurs rougeoyantes ... nous en prenons plein la vue. C’est la région de Charlevoix.

En plus de quelques arrêts au bord du fleuve pour admirer les paysages ou pour essayer de voir les oies sauvages (encore). Pique-nique à La Malbaie, à marée basse, balade et glace au village d'artistes de Baie-Saint-Paul, et observation des oies à Cap-Tourmente (le parc était fermé et les oies envolées).

En arrivant à La Malbaie .

 

Fresque à Baie-Saint-Paul

Nous finissons notre voyage chez Tiphanie et Frédéric.

Ça fait déjà 4 semaines que je suis partie de France. 4 semaines bien remplies et très agréables, ensoleillées et riches en rencontres. Je profite bien.

Mercredi 4 octobre

Marie-Claire me dépose à la gare du palais, aux marches. Elle retourne à Montréal. Moi, je vais prendre le bus, seule (sniff !),  pour où ? Vous avez suivi ? Non? Vous le saurez en lisant la suite la semaine prochaine 😉

A tantôt ! Gros câlin !

Vous refaites notre parcours ?

 

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F
Coucou<br /> <br /> Je viens de lire tout le blog d'un coup!<br /> J'ai beaucoup voyagé depuis mon canapé.<br /> Mais pas fatiguée.<br /> L'avantage.<br /> Je suis un peu dans les starting-blocks à faire des listes pour notre prochain départ.<br /> Tout va bien ici.<br /> Je me suis baignée hier à Bretignolles sur mer.<br /> L'été se prolonge<br /> Bisous
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P
Je comprends. Le voyage immobile prête à rêver, s'évader... bientôt viendra ton tour et moi je rentrerai ! Moi je me baigne en Thaïlande ! Ah ah ! Si tu veux une liste, je peux partager la mienne ! Mais comme d'habitude, j'en ai encore trop pris. Gros bisous 😚
P
Le récit agrémenté des cartes, rien de tel pour se sentir en communion avec toi. Merci! Et les moustiques ? Sont-ils partis avec l’été?
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P
Coucou Paloma, je suis contente que tu m'accompagnes. Ça fait plaisir, comme on dit ici. Pas de moustiques pour moi. Pas vu, pas piquée. Ce n'est plus de saison. Bises et à bientôt.
A
Petite lecture de ce matin : les couleurs et ton humour m'éloignent de notre anxiété du moment (très peu de candidatures cette année en seconde, malgré plusieurs relances ! Incompréhensible. Dead line ce soir, mais peu vraisemblable que nous arrivions à 40...) Bref, un petit air du Canada, quelques myrtilles plus grosses que celles que nous avons ramassées cet été, des oies qui jouent à l'Arlésienne, mais de vraies baleines...Cela fait du bien ! Profites-en ! <br /> Anne
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P
Merci Anne ! Je suis en pensées avec vous et je suis aussi vos aventures à DJL !
S
Bel eposode sur le ton des animaux dirai-je...<br /> Beau périple, et belle plume pour nous partager ces sensations et ces belles vues.<br /> Ici aussi on apprecie cet été qui se prolonge, mais le paysage est beaucoup moins attractif que celui decrit dans ton blog...<br /> A très vite!... biz
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P
Oui, là je profite vraiment des grands espaces... biz